J'ai volé dans l'arbre de la mort: études sur Sparkenbroke de Charles Morgan

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J'ai volé dans l'arbre de la mort: études sur Sparkenbroke de Charles Morgan

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« Un artiste est un enfant qui regarde, non pas les murs de la vie entre lesquels il est emprisonné, mais au-dehors, par la fenêtre » dit Charles Morgan dans un texte tiré d’un recueil posthume ; et cette phrase décrit parfaitement le personnage de Piers Sparkenbroke. Mais un artiste est aussi plus que cela, ajoute l’auteur. « L’effet de l’art est une interaction entre l’artiste et son public. Il lui est nécessaire, par conséquent, de dire clairement ce qu’il a à dire, et en même temps d’induire chez son public un état d’esprit dans lequel celui-ci sera capable de recevoir ce qu’il a dit et – parce que le langage est imparfait – ce qu’il a été incapable d’exprimer intellectuellement ». Cette deuxième phrase ne décrit plus le personnage de l’artiste dans Sparkenbroke, mais bien l’auteur du roman, Charles Morgan lui-même. Le roman retrace les deux dernières années de la vie de Lord Sparkenbroke, écrivain de génie, qui a connu à 12 ans, dans le caveau de famille, un état d’extase qu’il cherchera à retrouver toute sa vie, en amour – notamment avec Mary, la dernière femme qu’il a aimée et l’épouse de son ami d’enfance, George – et en art, dans l’attente de la mort dont il sait qu’elle lui réserve l’extase suprême, la libération définitive d’entre les murs de la vie des sens. « Last night I flew into the tree of death » dit l’un de ses poèmes, et par cet envol, se soumettant au « vent du dehors », le poète redevient oiseau : « Wraped in my element, was bird again ». C’est en se soumettant à l’état d’esprit créé en eux par cette œuvre de Charles Morgan que les auteurs des six études rassemblées dans ce recueil, membres de la Lebanese Charles Morgan Society, ont travaillé, cherchant à éclairer certains thèmes du roman (la temporalité, la mort, l’enstase et l’extase, la création poétique), à dévoiler certaines motivations, conscientes ou inconscientes, de ses personnages, et à déchiffrer certains symboles mythologiques qui y sont à l’œuvre. Un septième texte, note de lecture de Mihail Sebastian parue en 1938, donne, en plus de l’interprétation du grand écrivain roumain, une perspective sur la réception du roman par ses contemporains.